Des carottes et des oignons de Périgny-sur-Yerres (Val-de-Marne), des pommes du Gâtinais, du brie de Meaux (Seine-et-Marne) et des champignons de Villemomble (Seine-Saint-Denis)… dans un food truck ! A la tête du Cousin Mouton, un camion qui déambule en Ile-de-France, Stéphane Gautier se félicite de proposer à ses clients «des sandwichs 100 % francilien», qui passent «directement du producteur à l’assiette».
Comme lui, une vingtaine de patrons de food trucks et de comptoirs ont fait le choix des produits locaux plutôt que de la junk-food. Et comme lui, ils disposent depuis ce mardi du label «Ici, la cuisine est dans la rue». Cette distinction — qui fera l’objet d’une «révision» tous les 18 mois — a été lancée par le Centre régional de valorisation et d’innovation agricole et alimentaire (Cervia) à l’occasion d’une soirée au Carreau du Temple (IIIe).
150 camions dans la région
Son objectif ? Mettre en valeur un terroir francilien souvent méconnu. «On le sait peu, mais 49 % du territoire régional est dédié à l’agriculture», indique Jérôme Kohn, le directeur général du Cervia. «Les Parisiens oublient qu’il existe énormément de maraîchers, d’agriculteurs et de producteurs autour de Paris», renchérit François Pasteau, l’un des restaurateurs «labellisés».
Il s’agit également pour l’organisme régional de prendre le train de la cuisine de rue en marche, quelques semaines avant l’attribution par la mairie de Paris d’une quarantaine d’emplacements pour les food trucks dans la capitale. «Une enquête effectuée auprès des consommateurs franciliens a montré que la vente à emporter est de plus en plus plébisicitée, indique Marie Richard, la conseillère régionale (PS) à la tête du Cervia. Ils sont également très sensibles à la provenance des produits.»
A l’heure actuelle, on estime à 500 le nombre de food trucks en France, dont 150 dans la région. Le patron du Cousin Mouton espère que la création du label «Ici, la cuisine est dans la rue» tirera la qualité des produits vers le haut. « Si l’on créé un food-truck pour vendre des frites ou des merguez surgelées, ça ne sert à rien», juge-t-il.