Un guide virtuel va orienter les visiteurs des alentours de la future gare Aragon déroutés par l’immense chantier.
Vous êtes perdu dans les rues en travaux ? Ed’Gare est là pour vous guider ! Le gentleman en costume blanc, chapeauté d’un haut-de-forme, n’est pas fait de chair et d’os, mais de pixels et de logiciels sophistiqués. C’est un hologramme, le premier jamais conçu pour aiguiller les passants sur une zone en chantier. Et c’est à Villejuif, à deux pas du métro Aragon, qu’Ed’Gare vous attend.
« Il est le nouveau majordome du quartier », s’amuse Olivier Bergeron, père de ce personnage fantasque. Spécialiste du « design sensoriel », sa start-up parisienne, ByVolta, a remporté un appel à projets l’été dernier. Ed’Gare a bluffé la Société du Grand Paris, chargée de mettre sur les rails la ligne 15 sud du Grand Paris Express. Sept ans de pelleteuses et de déviations avant le supermétro. Quoi de plus ludique que ce GPS futuriste pour faire passer la pilule ?
Mettre en avant les commerces
« C’est génial ! s’émerveille Tran, sous le charme du drôle d’énergumène. Au début, j’ai cru que c’était vraiment quelqu’un. Je me suis demandé ce qu’il faisait là. » « Par ici et là, écoutez-moi, suivez le guide, annonce le dandy, activé par le détecteur de présence. Votre quartier sur un plateau, très bon choix ! » Animé depuis mardi, de 8 heures à minuit avenue de Stalingrad, le conteneur jaune fluo intrigue. René s’approche, chatouille les écrans tactiles sur la gauche d’Ed’Gare, et voit défiler les images : la future gare Aragon, le plan de la ville, des photos du Villejuif ancien, la boulangerie voisine et le café du coin.
« Ça aide à se repérer et c’est facile à utiliser », apprécie ce riverain retraité. « Nous, on gagne un peu en visibilité, admet Abdi Akli, patron de la Brasserie des Sports. Depuis le tram, ça fait cinq ans qu’on est asphyxié par les travaux. Cette machine qui référence nos commerces, c’est la seule action concrète qu’on ait engagée pour nous. » « On s’attendrait à ce qu’Ed’Gare réponde à nos questions, dit Lakhdar, un peu déçu. Je suis informaticien, je m’imaginais plein de technologies. »
« C’est une version expérimentale, un teaser pour aller plus loin, assure Olivier Bergeron. Rocco de Robien, directeur artistique parisien, n’a préenregistré que 26 petites scènes. Une nouvelle version du logiciel sera installée lundi et nous inclurons l’intelligence artificielle en 2017 pour plus d’interactions. Les utilisateurs peuvent faire des suggestions sur Edgare.fr. » L’objectif final ? Déployer le concept sur tous les chantiers du supermétro.
Le Parisien